Eolia passait devant un garage lorsque tout à coup, deux jeunes garçons lui prirent son sac à main.
-Oh non ! s'exclama-t-elle. Au voleur !!
Elle allait courir après les deux chenapans lorsque le propriétaire du garage sortit et lança deux gentes en plastique comme s'il s'était agi de deux frisbees, sur les voleurs. Il courut vers eux, prit le sac d'Eolia, récupéra les gentes et retourna vers Eolia en disant d'un français parfait :
-Voilà pour votre sac, mademoiselle. Voulez-vous un verre de saké pour vous remettre de vos émotions ?
-Je vous remercie, ça va aller. Heureusement que vous étiez là.
-Vous n'êtes pas d'ici, n'est-ce pas ? Nous sommes très proches des mauvais quartiers et une demoiselle ne doit pas se promener seule par ici.
-C'est une chance que vous parliez français, dit Eolia en dévisageant du coin de l'oeil son sauveur.
Il était grand, les cheveux noirs, le type Indien. Peut-être était-ce... Non, le hasard ne pouvait tout de même pas avoir placé Musha, ainsi sur son chemin.
-Je vais vous accompagner à votre hôtel, je ne voudrais pas qu'il vous arrive malheur, dit l'Indien.
-Je ne suis pas à l'hôtel, je suis sur un bateau : l'Hémisphère.
-Je ne savais pas que deux bateaux pouvaient porter le même nom. J'ai travaillé un jour sur un bateau de ce nom. Malheureusement...
-Malheureusement, une vague géante a privé le bateau et le capitaine, Eric, de son équipage, le coupa la jeune fille. C'est pourquoi moi, Eolia, nouveau capitaine de l'Hémisphère et fille d'Eric, ai décidé de reprendre la bateau et de parcourir les cinq océans à la recherche des membres de l'équipage. J'ai déjà retrouve Julian, Carole et Matt. Toi, tu es Musha n'est-ce pas ? Si tu veux te joindre à nous, tu es le bienvenu.
Le jeune homme fixa Eolia avec stupeur.
-Tu es Eolia ? La petite fille aux taches de rousseur et aux nattes rousses que j'ai rencontrée il y a dix ans. C'est incroyable ! Je vais chercher mes affaires et j'arrive !

Eolia sortait de l'Hémisphère, où elle avait rangé ses précieux achats, et elle avait montré sa chambre à Musha. Le jeune homme y avait déposé ses affaires et il les rangeait. Ses yeux s'étaient illumiés lorsqu'il avait revu le navire et y était monté. Il avait regardé chaque mètre du pont, du couloir et avait même eu la larme à l'oeil lorsqu'il avait revu sa chambre.
-Ah, tu es seule, dit Mickaël lorsqu'Eolia le rejoignit.
-Oui, Musha est dans sa chambre.
-Tu... tu l'as trouvé ?
Eolia relata les circonstances de sa rencontre avec le jeune Indien et conclut en disant :
-Et il repart avec nous. Nous n'avons plus que Ryoko à retrouver.
-C'est formidable. Mais que faisais-tu sur le bateau avec Musha ?
-Je... je l'ai conduit à sa chambre.
Ce n'était pas un mensonge, seulement, elle n'avait pas tout dit. Mickaël, qui connaissait bien Eolia, lança :
-Je sais que tu me caches quelque chose ! Mais de toute manière, c'est vrai que tu ne m'as rien promis.
-Ce que tu peux être casse-pieds ! Qu'est-ce que tu veux, au juste ?
-Rien ! Rien du tout. Ce voyage commence à m'ennuyer ferme et toi, tu... Allez, à tout à l'heure !
Eolia prit Mickaël par le poignet et elle le gifla violemment.
-Pour qui est-ce que tu te prends ? Sous prétexte que nous couchons ensemble, je dois être à genoux devant toi, ne regarder que toi, t'être dévouée corps et âme ! Et ne plus te quitter d'une semelle ! Mais alors achète-toi un chien, tu seras comblé !

L'Hémisphère était reparti depuis plusieurs heures et tous ses passagers dormaient sauf Julian qui effectuait son tour de garde, et Eolia qui se retournait seule dans son lit sans parvenir à trouver le sommeil. Mickaël n'était pas venu dormir près d'elle, cette nuit-là, et elle se sentait seule. Elle avait besoin de parler à quelqu'un... son frère.
Eolia se leva, passa sa robe de chambre et elle alla dans le couloir où elle marcha sans bruits. Elle écouta à la porte de la chambre de Mickaël mais il n'y avait aucun bruit. Mickaël devait dormir. Elle alla donc frapper à la porte de la chambre voisine.
-Oui ?
-Matt ? C'est Eolia.
-Rentre.
Eolia rentra et vit sion frère et Musha, assis sur le lit, un verre à la main.
-Je vous dérange, peut-être ? demanda timidement la jeune fille.
-Non, pas du tout, répondit Matthew. Musha et moi fêtions seulement nos retrouvailles.
-Je vois. Alors je ne vais pas vous déranger. A demain.
-Quelque chose ne va pas ? demanda Matthew.
Mais Eolia ne l'entendit pas et elle se rendit sur le pont, afin de regarder les étoiles dans le ciel. L'envie de pleurer la tenaillait, mais elle ne céderait pas : elle n'avait que trop pleuré depuis qu'elle était à bord de l'Hémisphère.
-Eolia, la vie est semée d'embûches.
Eolia fit face à son père qui continua :
-La vie, c'est comme ce voyage à travers les cinq océans. Tantôt elle est calme, presque monotone. Puis les vagues arrivent et là, l'action met le coeur des marins en fête. Mais imagine qu'à chaque iceberg ou à chaque tempête rencontrés, ils baissaient les bras... C'est exactement ce que tu fais, ma chérie.
-Mais je...
-Je sais, ce n'est pas facile. Mais personne ne t'a dit que la vie était facile. Ou celui qui te l'a dit est un menteur. Il faut faire face aux difficultés, ne pas reculer car le jour où tu n'auras pas d'issue de secours, que feras-tu ? Tu laisseras ton bateau s'écraser contre un icerberg ou se faire emmener par une tempête ?
-Très bien ! Il faut prendre le taureau par les cornes et je le ferai ! Merci papa.
Eric effectua un semblant de garde-à-vous puis il se volatilisa. Alors Eolia alla se coucher et elle s'endormit.



A suivre...