- Shiryu
- Le vieux maître
- Seiya
- Shunreï
- Enfants


Shiryu préparait ses affaires. Il boucla son baluchon puis alla regarder par la fenêtre du dortoir. Le coucher de soleil berçait l’immense jardin d’une lumière orangée, mais pas désagréable. Il fut enthousiaste de retourner en chine. Mais maintenant il se posait beaucoup de questions. Qu’allait-il faire là-bas, pour combien de temps, en reviendrait-il vivant, comment allait-il faire pour survivre seul… Et encore beaucoup d’autres questions lui traversaient l’esprit. Finalement, il se demandait même s’il n’allait pas regretter l’orphelinat … quoique rien ne pouvais être pire qu’ici. Shiryu attrapa son baluchon, sorti du dortoir puis se dirigea vers l’entrée, il rencontra Seiya qui lui tendait la main avec un sourire aux lèvres.

- J’espère que nous nous reverrons Shiryu, j’ai hâte que nos chemins se rejoignent pour que l’on puisse s’affronter.
- Seiya, ne t’en fait pas mon ami, je sens que nos chemins se croiseront de nouveau.

Ils se regardèrent puis Shiryu franchit la porte. Shun, Ikki, Hyoga étaient déjà partis. Shiryu se dirigea vers son bus. Certain mettaient déjà leurs sac dans l’autocars tandis que d’autres suivaient Shiryu. Celui-ci déposa son sac, monta dans l’autocar et regarda une dernière fois en direction de l’orphelinat. La seule chose qu’il allait regretter c’était ses amis. Le bus démarra. Le voyage dura une heure jusqu’au port le plus proche. L’autocar entra dans un bateau de transports et les enfants avaient l’interdiction de sortir du véhicule. Durant la traversée, beaucoup d’enfants se plaignirent du confort et un homme en noir les corrigeait à cause de leurs plaintes. Shiryu regardait la scène avec un peu plus de colère à chaque fois que les enfants se faisaient frapper, mais il ne faisait ni ne disait rien. Il était beaucoup trop sage pour se jeter dans la mêlée face à un adulte beaucoup plus grand et plus fort que lui.
Finalement, ils débarquèrent. Le bus démarra et traversa le port chinois qui grouillait de monde. Shiryu reconnu le port où il avait embarqué afin d’aller à l’orphelinat, des souvenirs lui revinrent en tête. Mais une larme coula sur sa joue lorsque le bus traversa le village où il avait vécu avec son grand père. Il revoyait les champs de blé et de bambou qui entouraient le village, il revoyait son école reconnaissable à son large toit d’argile et sa façade avant légèrement vieillie, Shiryu voulait descendre pour retourner dans la maison de son grand père, mais au moment où il se leva pour repérer cette fameuse maison, l’homme en noir frappa sur les épaules de Shiryu pour le faire rassoire. A ce moment, Shiryu envoya un coup de poing sur le menton du garde, ce qui le fit reculer et tomber sur un siège déjà occupé par un orphelin. Derrière ses lunettes, le garde avait ressenti de la peur. Il se leva puis retourna à l’avant du bus. Shiryu n’avait pas compris comment il avait repoussé le garde, mais ses camarades étaient impressionnés. La traversée continua. Le véhicule passa par des endroits de la chine que Shiryu n’avait jamais vu auparavant. Ils traversèrent des champs de riz où des paysans travaillaient, ils passèrent prêt de la cité interdite, ils longèrent la grande muraille de chine pendant un long moment, le paysage des chaînes de montagnes qui entouraient la chine et les séparaient de la Mongolie impressionnait Shiryu, il se disait que dans le temps, les Huns avaient réussis à passer cette chaîne de montagne et à traverser la grande muraille. Il était très impressionné. Après cinq jours de route, le bus s’arrêta au pied d’une chaîne de montagne. L’altitude était déjà suffisante pour que du brouillard empêche de voir le paysage au pied de cette montagne. Les enfants avaient froid, et se posaient plein de question sur le brouillard. Le chauffeur et l’homme en noir firent descendre tous les enfants, un vieil homme au chapeau de paille triangulaire, à la peau violette et à la veste verte les attendaient. Shiryu remarqua qu’il cachait ses yeux noirs derrière son chapeau, ce vieil homme était petit et aigri par le temps, Shiryu conclu que s’il avait la peau violette c’était à cause de son âge et il supposa une éventuelle maladie rare. Au moment ou le vieil homme ouvrit la bouche pour parler, Shiryu réussit à apercevoir ses yeux noirs et fins, Shiryu pus ressentir de la malice et de la sagesse … une grande sagesse derrière ces yeux, comme son grand père lui avait enseigné. Il remarqua également que le vieil homme le fixait, celui-ci fini par détourner les yeux et prit la parole.

- Mes enfants, je suis le vieux maître. C’est moi qui vous conduirais aux 5 pics de Rozan.
- Pourquoi ? on n’y est pas déjà monsieur ?
- Bien sur que non, il reste une centaine de kilomètre à parcourir dans les montagnes, et les véhicules modernes n’y ont pas accès. Impossible d’atterrir avec un hélicoptère et impossible de rouler avec n’importe quel véhicule. Vous devrez donc marcher tout en me suivant. Ceux qui abandonneront seront laissés sur place et devront se rapatrier de par leurs propres moyens.

Les enfants se regardèrent avec effrois. Seul Shiryu restait calme et attentif à ce que le vieux maître disait. Celui-ci remarqua que Shiryu était le seul enfant à ne pas parler et à le regarder sans bouger d’un centimètre. Le vieux maître entrepris donc de débuter le chemin. Déjà deux enfants coururent après le bus pour essayer de le rattraper mais en vain. Il ne restait déjà que 30 enfants sur 32 alors que le parcours n’avait même pas encore commencé. Durant les 20 premiers kilomètres, 8 enfants abandonnèrent, la route était ardu et formait une pente très accentuée, parfois il fallait s’accroupir pour réussir à monter. Cependant, la route restait encore très praticable. Il ne restait donc plus que 22 enfants. Shiryu marchait toujours derrière le vieux maître sans jamais se plaindre. Le vieil homme en était impressionné.

- Faites attention maintenant les enfants, le chemin ne va plus être aussi facile, des précipices, et toutes sortent d’obstacles nous attendent. Les plus faibles n’y résisteront pas. Ou alors il faudra qu’ils se durcissent un peu avant d’atteindre les obstacles les plus durs.

Shiryu avait le moral plus qu’à bloc, maintenant qu’il était arrivé là, ce n’est pas quelques obstacles qui l’arrêterait, surtout que le vieux maître l’intriguait … il voulait en savoir un peu plus sur lui …
A l’annonce du vieux maître, 6 enfants renoncèrent sous prétexte qu’ils ne pouvaient supporter plus de chemin d’autant plus s’il fallait surmonter des obstacles. Cependant ils attendirent la nuit et d’être dans un village pour abandonner. Shiryu passa la nuit avec ses camarades dans ce village, il n’avait vu personne lors de leur arrivée, et l’activité de ce village semblait être au point mort. Shiryu alla frapper à la porte de la maison où le vieux maître se reposait. Il entendit un léger « entrez », puis il passa la porte.

- Bonsoir vieux maître.
- Qu’y a-t-il petit ? Shiryu c’est bien ça ?
- Oui … je me demandais pourquoi … sommes nous obligés de faire tout ça ? je veux dire que, on nous a parlé d’une « armure sacrée », qu’un seul d’entre nous pourrait avoir celle situé aux cinq pics, alors pourquoi nous essayons tous de risquer notre vie pour avoir une chose qui n’a pas d’intérêt pour nous à la base, puisque c’est la fondation Kido qui nous à demander de la rapporter … alors pourquoi tant d’enfant risquent leurs vie pour ça ?
- Mon petit Shiryu, en effet à la base, vous ne connaissez rien de cette armure, elle ne vous importe donc peu. Cependant tu as un raisonnement tout à fait correct pour ton âge. Mais dans le monde dans lequel je vis, la normalité n’est pas suffisante, il faut voir au-delà des apparences. Cette armure dont tu parle n’a rien à voir avec les armures que portaient les soldats pendant la guerre, pour porter cette armure il faut prêter allégeance à la divinité qui à créer cette armure. Et pour répondre plus précisément à ta question, n’est ce pas la curiosité et l’envie de commencer une nouvelle vie qui te mène à aller jusqu’au bout pour posséder cette armure ? Et bien la plupart de tes autres camarades pensent la même chose que toi, vous vous battez pour une vie meilleure. Aller, maintenant va te coucher, demain nous nous levons tôt et la route sera rude. Bonne nuit petit Shiryu.
- Merci vieux maître, bonne nuit ….

La réponse sage du vieux maître fit réfléchir Shiryu, en y repensant, le maître avait raison sur tous les points … Il fini par s’endormir l’esprit tranquille.
Le lendemain matin ils n’étaient donc plus que 16 au rendez vous. Le vieux maître recommença alors à mener sa troupe, doucement mais sûrement. Il restait encore 60 kilomètres à parcourir dans des chemins difficiles. Apres 10 kilomètres sur une route étroite où la largeur ne dépassait pas une personne et où le sol menaçait de se dérober à tout moments, le premier obstacle, qui était en fait la première épreuve pour le maître, était une façade de la montagne à escalader à main nues, sans protection et en une quinzaine de prises maximum.
2 nouveaux enfants abandonnèrent. Ils n’étaient plus que 14 à tenter d’atteindre les pics de Rozan. Le vieux maître montra l’exemple en montant en haut de la façade en seulement 3 sauts. Shiryu fut surpris, les autres orphelins aussi d’ailleurs. Ils tentèrent tous l’épreuve. Ceux qui dépassaient plus de 15 prises se voyaient redescendre par le vieux maître. Cette épreuve avait pour but d’entraîner les enfants à sauter de plus en plus haut sans effort mais servait aussi à régler leur équilibre physique et moral. Shiryu fut ramené 4 fois à terre. A la cinquième fois, il était encore à vingt mètre du sommet de la façade et il était déjà à treize prises.
De la petite plateforme où il était, il sauta le plus haut possible et atterrit sur un petit rebord à 10 mètres du haut, il prit alors appuis et sauta à nouveau. Il accrocha sa main au rebord de la façade juste devant les petits yeux légèrement impressionnés du vieux maître. Cela ne faisait que 4 heures que les enfants étaient sur cette épreuve et Shiryu venait de s’agripper en haut de la façade. Il tendit l’autre main et l’accrocha également, il se hissât et arriva donc au sommet de la façade où il s’écroula d’épuisement devant le vieux maître. Celui-ci lui donna de l’eau qu’il avait apportée.

- Bravo petit, c’est impressionnant ! peu de gens peuvent grimper si rapidement et en aussi peu de fois cette façade.
- Merci … monsieur …

Shiryu s’endormi alors prêt d’un rocher.
Il fallu 6 jours pour que 9 autres enfants réussirent à grimper. 4 abandonnèrent d’épuisement. Il ne restait donc que 10 orphelins. Le vieux maître fit passer les enfants par différents endroits climatiques pour les habituer à toute forme de climat. Trois abandonnèrent au sommet de la montagne à cause du froid des tempêtes de neiges qui les recouvraient presque leur avait fait peur, 2 autres abandonnèrent dans une grotte volcanique a cause de la chaleur et des légères éruptions qui amenait la lave prêt de leurs pieds. Mais Shiryu ne renonçait jamais malgré l’épuisement qu’il ressentait quelques fois. Il profitait de chaque nuit pour récupérer le plus possible et repartait le matin avec une forme olympique et un moral d’acier. Le vieux maître gardait un œil sur Shiryu qui restait l’enfant le plus résistant parmi les 5 restant, bien qu’un autre du nom de Kasuki résistait bien aux épreuves également. Kasuki avait les cheveux cours en bataille, il était plutôt musclé pour son âge et avait déjà un tatouage de tigre sur le bras gauche, il faisait la même taille que Shiryu, son visage lui donnait l’air sévère alors qu’au fond de lui c’était un garçon d’une grande gentillesse. Ce parcours à travers les différents climats avait traversé 40 kilomètres, il ne restait donc plus que 10 kilomètres pour atteindre le but. Shiryu était enthousiaste à l’idée d’arriver enfin. Sur le chemin des 10 kilomètre un autre orphelin abandonna car il perdit la raison à cause du vide permanent que les précipices offraient en spectacle. Les 4 derniers arrivèrent enfin à destination.
Une magnifique vallée fleurie s’offrait à eux, au milieu de cette vallée une cabane en bois et un petit champs sur le coté, Un cerisier d’une taille impressionnante se situait derrière la cabane il était en fleur et Shiryu était émerveillé par la beauté de cet arbre, une rivière profonde bordait aussi cette vallée et on pouvait distinguer au fond une gigantesque cascade surmontée de roche.

- A partir de maintenant les enfants, il ne pourra en rester qu’un sous mon enseignement. L’entraînement que vous allez subir est 20 fois plus difficile que ce que vous venez de traverser. Un enfant normal ne saurait survivre à ce que vous allez subir.

La peur s’installa, mais aucun ne renonça, ils suivirent le vieux maître au premier test. Le vieux mettre attrapa des pierres qu’il noua avec une ficelle et qu’il attacha aux poignets et chevilles de chacun des 4 enfants. Ceux-ci durent alors plonger au fond de la rivière puis remonter avec les poids à la surface, et refaire ce parcours une cinquantaine de fois en ayant qu’une heure de repos par jour si la série de 50 n’était pas terminée, ils devaient répéter cet exercice pendant un mois. Chaque poids pesais environ 10 kilos. Il n’y avait que 15 mètres qui séparaient le fond de la rivière de la surface. Shiryu eu énormément de mal à faire la cinquantaine les premiers jours, les trois enfants encore plus. Au bout de deux semaines un des quatre enfants mourut noyé. Les trois derniers furent affligés par cette mort. Cependant ils continuèrent l’entraînement. Le mois passât enfin et le vieux maître leur expliqua que leur vitesse s’était multipliée par 300. Comme preuve il leurs demanda d’attraper des poissons qui nageaient dans la rivière. Lorsque Shiryu attrapa le premier poisson, il avait l’impression que celui-ci était immobile, et quand il l’attrapa, l’eau autour de son bras s’était littéralement fendue.

Les poissons qu’ils avaient péchés avaient servis de repas pour le soir, un repas superbement préparé par une fille du nom de Shunreï que le vieux maître présenta. Elle attira d’ailleurs l’œil de Shiryu. Ses cheveux long et noirs et ses yeux tout aussi noirs l’avait attiré, c’était une belle jeune fille svelte, son visage fin laissait ressortir toute la tendresse et la bonté de son âme, elle portait une tunique rosé rouge à fleur turquoise ce qui la rendait élégante, Shiryu se demandait ce que faisait une telle perle ici.
Le vieux maître expliqua la dernière épreuve, celle qui désignera son futur élève. Ils allaient rester 14 jours et 14 nuits sous la plus puissante cascade du monde, la cascade des 5 pics de Rozan. Cet entraînement visait à développer la défense corporelle et mentale des orphelins, leur aptitude à encaisser les coups devrait être 300 fois supérieur à la normale après ça.
Après le dîné et les explications du vieux maître, Shiryu n’alla pas se coucher tout de suite, il sorti de la cabane et s’allongea dans l’herbe fleurie pour admirer les étoiles. Elles étincelaient, et Shiryu les distinguaient comme jamais encore il ne l’avait pu, sans doute à cause de la lumière industrielle qu’offraient les réverbères de l’orphelinat. Il en profitât donc pour distinguer les constellations, la Grande Ourse, la Petite Ourse, la Croix du Nord, la Constellation de Pégase, mais il ressentit une étrange sensation lorsqu’il regarda la constellation du dragon et il remarqua qu’elle était situé juste au dessus de la grande cascade derrière la cabane. A cet instant Shunreï arriva et Shiryu tourna la tête pour l’apercevoir.

- Bonsoir … toi aussi tu aimes regarder les étoiles ? Moi depuis que le vieux maître ma recueillie, parce que j’était orpheline, c’est ma plus grande distraction, après la cuisine bien sur ! le vieux maître m’a déjà présenté mais je le refais, je suis Shunreï. Et toi qu’elle est ton nom ?
- Moi c’est Shiryu …. Ça doit être agréable de pouvoir regarder les étoiles avec la même splendeur tous les soirs. A l’orphelinat je ne pouvais pas les voir correctement à cause de la lumière artificielle.
- Et bien profite de ce spectacle maintenant que tu le peux, des endroits comme ça ce n’est pas fréquent.

Elle s’allongea alors dans l’herbe à coté de Shiryu, puis posa sa tête sur l’épaule du garçon et ferma les yeux. Shiryu ne savait pas comment réagir avec les filles, il la laissa donc faire, et puis le fait qu’elle s’allonge à coté de lui, cela lui avait donné un peu de bonheur, de réconfort. Ils restèrent comme ça une bonne heure puis allèrent finalement se coucher.
Le lendemain les enfants s’exécutèrent. La puissance de la cascade les écrasait littéralement. Ils ne pouvaient s’asseoir où se lever, ils restaient donc couchés sous la puissance de l’eau.
Au bout De 5 jours, un des 3 enfants moura d’épuisement. Il ne restait plus que Kasuki et Shiryu. Shunreï ne quittait pas Shiryu du regard et s’inquiétait pour lui. Kasuki et Shiryu étaient enfin passé en position de méditation sous la cascade. Assis en tailleur, les yeux fermés, le dos bien droit et l’esprit en pleine réflexion. Au bout de 13 nuits, Kasuki abandonna, il était trop épuisé, il remercia le vieux maître de tous ses enseignements et parti en disant que cette vie n’était pas faite pour lui. Lorsque Shiryu termina l’entraînement de la cascade le vieux maître et Shunreï le félicitèrent.

- Shiryu, tu est celui qui m’as le plus impressionné depuis le début. Tu mérites bien mon enseignement. Sache qu’il sera encore plus dur et encore plus long. Ton parcours sur le chemin de la chevalerie est encore long.
- Maître, je suivrai votre enseignement comme un honneur.
- Je suis si heureuse de voir que tu as réussi ! tu restes donc ici, on pourra regarder les étoiles ensemble autant que tu le voudras !
- Et bien je pense que oui, ce sera avec grand plaisir Shunreï.

Le garçon avait légèrement rougi en voyant l’enthousiasme de Shunreï. Mais cela l’avait rendu heureux. Shiryu était fier de lui et s’étonnait lui-même de ses performances. Avec le vieux maître et Shunreï il allait enfin ouvrir les portes de son avenir …