Combien de temps fallait-il encore attendre pour avoir enfin les résultats de ces fichus BUSE ?
Cela faisait maintenant plus d’une semaine qu’Hermione tournait en rond dans sa chambre. Impossible de se concentrer sur les devoirs donnés par son précepteur moldu. Anglais, Mathématiques, Histoires, Biologie, Physiques… Toutes ces matières lui semblaient dérisoires par rapports à tout ce qu’elle avait appris à Poudlard. Bien sûr, c’était elle qui avait eu l’idée d’engager un professeur particulier pour lui apprendre les matières moldus pour avoir une bouée au cas où elle ne réussissait pas à l’école des sorciers, mais depuis qu’elle s’était rendu compte qu’avec la magie la vie pouvait être simplifié et qu’elle était de loin la plus douée de sa promotion, sa carrière en tant que sorcière était assurée.

« Et si en fait j’avais tout raté… Et si j’avais les plus mauvaises notes de l’école… Un D comme Désastre, Débile, Désolé mais vous n’êtes pas assez douée… » Hermione était dans tous ses états. Elle alternait les pensées positives et négatives. Soudain, sa mère frappa à la porte et entra dans la chambre.

- Mon poussin, tu es prête ?
- Prête ? Pourquoi ?
- Mais voyons, aujourd’hui nous devons t’acheter une nouvelle robe et bien sûr le cadeau que tu comptes offrir à ton ami.
- Oui, j’arrive.

Hermione n’aimait pas trop faire les courses avec sa mère car ces derniers devenaient un véritable marathon à travers Londres. Elles s’arrêtaient devant chaque vitrine comparant les prix un par un et revenant sur leur pas pour finalement acheter un foulard multicolore ou une ceinture tressée. C’est ainsi qu’il fallut visiter au moins une dizaine de boutiques avant de trouver La robe parfaite pour un anniversaire selon sa mère. Hermione trouvait que la première robe qu’elle avait essayé lui allait tout autant mais sa mère avait aussitôt répliqué qu’elle n’y connaissait rien et que c’était pour cela qu’elle n’avait pas encore de petit ami alors qu’elle était très jolie.

- De plus, ton uniforme ne met pas assez ton corps en valeur. Ils pourraient faire appel à un grand couturier pour confectionner de nouveaux uniformes. Ceux que vous portez doivent dater du Moyen Age.
- Maman, ce sont des robes de sorcier tout ce qu’il y a de plus commun, et puis nous n’allons pas à Poudlard pour jouer les gravures de mode.
- Soit, mais alors tu pourrais un peu mieux t’arranger. Ta coiffure n’est pas soignée. Tes cheveux sont si emmêlés que je me demande s’il t’arrive de passer un coup de brosse. De plus, un peu de maquillage ne te ferait pas de mal. D’ailleurs en rentrant je te montrerai comment te maquiller.
- Mais je ne vois pas à quoi cela pourrait bien me servir. De toute façon, il n’y a pas un seul garçon intéressant à l’école…
- Et ton ami Harry ? A ce que j’ai vu il est assez mignon et j’ai entendu dire par Mr. Weasley que tu étais très proche avec lui…
- D’accord, d’accord ! ! ! ! Fais comme tu veux… Hermione coupa la conversation au plus vite car elle ne voulait pas parler de ses sentiments envers Harry avec sa mère. Maintenant qu’on a acheté tout ce qu’il fallait, je peux partir au Chemin de Traverse ?
- Oh bien sûr mon poussin, je vais continuer mes courses de mon côté. On se retrouve devant la voiture dans une heure. Fais attention de ne pas te perdre surtout.

Hermione fila comme un éclair en direction du Chaudron baveur. Elle n’avait pas encore décidé ce qu’elle offrirait à Harry mais elle se disait qu’une fois sur place elle verrait bien. Les boutiques du Chemin de Traverse regorgeaient de merveilles de toutes sortes mais Hermione ne trouva rien de bien original. Après toutes ces années passées à Poudlard, elle avait épuisé en fait toutes ses idées de cadeau se rapportant à l’unique passion du garçon, le Quidditch. Cette fois-ci elle voulait quelque chose de plus utile qu’un bouquin ou une trousse d’entretien pour balai. Surtout que maintenant, Harry avait perdu son parrain et ne serait peut être plus très enthousiaste pour continuer à jouer au Quidditch. Soudain, Hermione se rappela qu’il existait d’autres boutiques dans l’Allée des Embrumes. Harry s’était une fois perdu là-bas et lui avait raconté comment il avait aperçu les Malefoy en train de revendre des objets magiques illégaux. La plupart des articles vendus là-bas étaient liés à la magie noire. Depuis qu’elle correspondait souvent avec Viktor Krum, elle savait que la magie noire n’était pas aussi horrible que le nom le laissait prétendre. Bien sûr, beaucoup des sorts qui rentraient dans la catégorie « Magie Noire » étaient très puissants et destructeurs et évoquaient des démons ou des créatures très dangereuses mais en fait, tout dépendait de l’usage qu’un sorcier en faisait. Prenant son courage à deux mains, Hermione s’engouffra dans l’Allée de Embrumes.

Les boutiques étaient sales et mal entretenues. Elle sentaient des regards indiscrets se poser sur elle ainsi que des chuchotements au fur et à mesure qu’elle avançait. Vite, il fallait qu’elle rentre dans une boutique, mais aucune d’elles n’étaient très engageantes. Hermione se demandait même si c’était une si bonne idée de venir ici. Elle précipita le pas dans la ruelle sombre et finit par tomber sur la boutique qu’Harry lui avait décrite : Barjow & Beurk.

Bon, c’était déjà un miracle qu’elle soit arrivé là sans rencontrer quelqu’un de l’école… En regardant autour d’elle, Hermione vit plusieurs bocaux remplis de choses visqueuses alignés sur des étagères, tandis que des ossements jonchaient le comptoir. Dans une vitrine, la Main de la Gloire était toujours exposée comme si rien n’avait changé depuis le passage d’Harry dans ce magasin.

- Bonjour jeune fille. Il n’est pas courant qu’un aussi beau minois vienne dans ma boutique. Que puis-je faire pour vous ? Le gérant du magasin, sans doute Mr. Barjow, apparut de derrière un rideau.
- Heu… Bonjour monsieur. Je… j’aimerais offrir un cadeau pour un ami… et je, heu, regardais un peu ce que vous avez.
- Oh, un cadeau, cela aussi ce n’est pas courant. La plupart des sorciers qui achètent mes articles s’en servent pour un usage personnel.
- Et bien, je pense que je vais partir… Désolée de vous avoir dérangé.

Hermione se dirigea alors promptement vers la sortie mais Mr Barjow l’interpella.

- Attendez, il n’est pas dit que vous ne trouverez pas ici ce que vous cherchez. Le gérant arbora son plus beau sourire malgré quelques dents gâtées et parlait d’une voix extrêmement mielleuse. J’ai justement reçu récemment quelque chose qui vous conviendrait parfaitement.

Il partit chercher quelque chose dans l’arrière-boutique et revint aussitôt les bras chargés de grosses pelotes de laine de différentes couleurs.
- Ce n’est pas de la laine ordinaire, dit-il en voyant le regard incrédule d’Hermione. En versant quelques gouttes de votre sang dessus, la personne qui portera ce que vous aurez tricoté avec sera protégé de toutes blessures infligées par des armes blanches.
- Et contre les sorts ?
- Aussi, mais cela n’est pas très efficace avec des sorts offensifs très puissants. Pour cela, il faudrait verser tout votre sang et encore, personne n’a jamais osé aller jusque là donc il n’est pas dit que cela fonctionne. Les yeux de Mr. Barjow se rétrécirent comme pour scruter les pensées d’Hermione.
- Je crois que je vais prendre ça… Hermione n’était pas très sûre de savoir si elle faisait une bonne affaire. Combien ça coûte ?
- Trois fois rien, disons… 10 gallions d’or.
- Quoi ! ! Mais je n’ai pas autant sur moi.
- Oh, cela peut se négocier. Je vous les vend pour un gallion d’or en échange d’une partie de votre corps.
- Une partie de mon… Hermione commençait à paniquer un peu, elle voulait s’enfuir mais ses jambes refusaient de bouger.
- Mais oui, vos cheveux seront bien suffisants. Ils sont d’une bonne longueur et sur le marché les cheveux d’une jeune fille vierge sont très demandés.
- J’accepte.

En sortant de la boutique Hermione avait la coupe d’un garçon. D’un côté elle se sentait plus légère car elle avait trouvé le cadeau idéal pour Harry mais de l’autre côté elle craignait la réaction de sa mère. Jamais elle ne lui pardonnerait un tel acte, elle qui se faisait une joie de lui apprendre tous les secrets de la beauté féminine. Eh bien tant pis, elle s’y fera. Hermione ne pensait plus qu’au visage d’Harry lorsqu’elle lui offrira un pull tricoté par ses soins. Vivement le 31 juillet !