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Geneworld.net>Ficciones>Konoï>Chroniques d'une louve déchue

11 - DRAGON CHANTANT - SARABARA ANIKI... POR KONOÏ

Salut tout le monde! Je vais sans plus tarder vous présenter la suite du récit d’Anavär.
Bonne lecture!






POV ANAVÄR
Perspicaces, mes aînés, et sans tarder mes cadets également, virent que je n’étais point le même depuis ce jour béni. Jamais je n’avais autant regardé la voûte célestielle, cherchant à y voir mon étoile.
Ainsi, il ne fut pas passée une semaine avant que mon cœur ne s’empêche plus de pousser mon corps vers cette profonde forêt.
J’eus à peine fait quelques pas dans les bois, que déjà sa douce voix résonna… Elle accourut à ma rencontre, et à mon cou s’agrippa, me submergeant de chaleur.
- Anavär, tu es revenu! – s’exclama la fleur des glaces, radieuse.
- Je ne pouvais cesser de penser à vous, douce étoile – répondis-je, l’enlaçant.
- Moi aussi j’ai pensé à toi… – murmura ma demoiselle.
Longuement nous nous sommes regardés…
Ses joues de neige prirent une couleur de fraise alors que, doutant de moi, je passais une main dans sa soyeuse chevelure…

Une journée sublime nous avons passé ensemble. Et au zénith de Mère Lune, bercés par ses rayons nous nous sommes tendrement embrassés.
Ah! Que la séparation fut dure après cela!

Au cours des mois qui suivirent, enflammés d’une passion ardente, nous nous voyions souvent. Inconditionnellement, irrationnellement, nos cœurs et nos corps s’attiraient mutuellement, incapables d’exister l’un sans l’autre.
Pour moi, se fut clair: le reste de ma vie je souhaitait passer dans ses bras, si pâles en ce pays de froid et si fébriles lors de nos nocturnes rencontres. Je voulais qu’elle porte mon enfant, que nous vieillissions cote à cote… Pour cela, nous demandâmes à mon noble père la permission de nous unir devant les dieux de l’Asgård.
Père fut en premier lieu très confus, nonobstant il finit par accéder à notre demande. Comme nous fîmes heureux!
Une date pour ce fabuleux événement fut fixée: il aurait lieu à la prochaine grossesse de Mère Lune. Certes, à ce moment précis mes cadets n’étaient point dans notre berceau, néanmoins nous ne pouvions attendre. Chaque minute était siècles pour nous…


Cependant… le Destin en décida autrement…
La veille de ce jour tant attendu, des cris retentirent sur nos terres… Par centaines, par milliers, des humains nous attaquaient! Tous les valeureux loups, tous les braves démons sortirent leurs faire face, dans une épique bataille.
Père était troublé; il ne comprenait guère la violence des hommes et, de plus, il ne réussissait point à trouver mes cadets…
Mes aînés et moi sortîmes également sur le champ de bataille afin de nous engager dans ce combat insensé…

Alors qu’avec détermination je combattais, j’aperçus dans les cieux le signe de mon désespoir. Une colonne noire s’élevant haut, si haut, dans les airs… Une colonne de fumée naissant dans la forêt de ma belle étoile.
Pris d’angoisse comme jamais auparavant, je me précipitais en ces lieux… Sur place, ce n’était guère plus des bois verdoyants. C’était le Musspelheim, monde de flammes et de sang, qui s’offrait à moi!
Des hommes en nombre et, au cœur de tout cela… Elle était là, étendue dans les blancs flocons teintés d’une fleur d’écarlate. Dans une folie de vengeance, j’eus vite abattu ces humains meurtriers.
Alors, j’accourais à ma princesse…
Elle ouvrit ses yeux lorsque je la saisissais dans mes bras et, elle esquissa un faible sourire, tout en prononçant mon nom…
Quoi que j’eusse tenté, je savais que j’étais impuissant, que ceci était bel et bien la fin. Cependant, je ne pouvais m’y résoudre. Mes yeux pleurèrent, ils pleurèrent plus que le ciel lui-même ne peut pleurer.
Ma belle glissa sa main dans la mienne, et me pria de l’embrasser. A peines lui avais-je accordé ce souhait, que dans mon étreinte elle s’en alla… Elle s’en alla emportant mon cœur avec elle……

POV KONOÏ
Quand Anavär avait fini, un grand silence s’instaura. Aucune de nous ne savait quoi dire, mais nous étions tous perturbés…
Nadir, de loin le plus affecté, se mit à sangloter faiblement…

NADIR: Grand frère Anavär… C’est…
ANAVÄR: Après cela, rien n’avait plus d’importance… Aussi, je les laissais me capturer.
NADIR: Mais grand frère Anavär! Pourquoi les aider?! Pourquoi aider les humains si ce sont eux qui ont tué Salima?!
ANAVÄR: Mon existence ne vaut plus rien. Cependant, celles de mes frères une grande valeur ont encore. C’est pour vous que je me bats aujourd’hui.
NADIR: Grand frère Anavär…
MOI: Anavär. Je comprends que vous souffrez. Mais vous êtes mon ennemi, et je ne peux pas vous laisser en vie pour une simple histoire touchante.
KOTARO: Konoï, ce n’est pas exagéré?
ANAVÄR: Vous avez raison mademoiselle. Cependant, ce lieu est trop étroit pour l’affrontement que nous allons mener. Laissez-moi y remédier je vous prie.

Il ferma les yeux et écarta les bras. Une lumière pale envahit alors la petite grotte, et un vent chargé d’énergie nous obligea à protéger nos visages.
Quand nous avons pu ouvrir les yeux, nous étions dans la forêt, au pied du pic rocheux. C’était un espace dégagé, dans une assez grande clairière.

ANAVÄR: Pouvons-nous commencer?
MOI: Kotaro, Ginta, Hakkaku; reculez.
GINTA: Mais Konoï…
MOI: Reculez!

Mes amis finirent par obéir, et se retirèrent.
Alors, je fis signe à mon adversaire, et je me suis mise en position, tout comme Kouga. Nadir quand à lui recula de quelques pas; il n’avait pas l’air de savoir quoi faire.

ANAVÄR: Ce sera votre ultime bataille!

Le demi-dieu irradia, et son corps changea de forme. Il était maintenant un magnifique loup blanc, encore plus grand que les précédents, avec une sorte de crins en frange sur le visage.
Il hurla et fonça sur nous…
Nous avons sauté sur les cotés pour éviter le premier coup. C’était réussi, et ne plus nous avions bien remarqué, Kouga et moi, qu’Anavär n’était pas aussi rapide que Mâra et Zénith.
Afin de charger l’ennemi aussi vite que nous le pouvions, on a couru dans des directions opposées, voulant le coincer. Kouga, plus vif que moi, arriva le premier à coté de lui, et tenta un coup de pied retourné. Mais malheureusement, il fut esquivé.
Ce n’était rien: moi j’avais eu tout mon temps pour m’approcher, dégainer mon sabre et attaquer… Je pensais avoir réussi mon coup, mais alors que ne tranchais, mon ennemi changea de forme, redevenant un garçon au corps souple et flexible. Il se tordit en arrière, évitant facilement mon attaque, et enchaîna avec un coup de pied circulaire à ras le sol. J’ai bondi en verticale pour l’éviter, alors que Kouga effectua un saut en arrière.
Comme j’étais dans les airs, j’ai envoyé une onde de ténèbres sur lui. Le coup lui frôla l’épaule, mais il était à peines égratigné.
Alors que je retombais, il se passa quelque chose de bizarre… Anavär tourna sur lui-même, comme pour prendre de l’élan et, au court de ce mouvement, son bras droit sembla se transformer: il s’allongeait, durcissait,… Quand il fendit l’air en ma direction, c’était devenu une sorte de lance ou de dard aiguisé et long.
Dans la position dans laquelle j’étais, je ne pourrais pas l’éviter correctement. Et effectivement, la pointe ouvrit une plaie sur mes cotes. Il était vraiment fort!
J’ai réussi à retomber sans me faire de mal, mais la blessure me gênait… Kouga accourut à mes cotés…

KOUGA: Hé, ça va?!
MOI: T’en fais pas. Il faut vite le battre!
KOUGA: Ouai!

Le corps d’Anavär redevint normal, mais après un instant, des excroissances, comme des faux aussi dures que l’acier, sortirent des cotés de ses avant-bras. Il prenait de l’élan, et attaquait puissamment avec ses deux grandes “lames”. Ça nous rendait la tâche vraiment difficile!
Après nous avoir sérieusement malmenés, il frappa, plus fort qu’avant. J’ai réussi à bloquer ses deux lames dirigées vers moi avec Kokoro no Yami. Seulement, la puissance du coup était telle, qu’il me repoussait en arrière…
Et soudain il bondit; Kouga voulait lui donner un coup de poing dans le dos, mais il s’en était rendu compte. Du coup, c’est moi qui me suis presque reçu la frappe de mon compagnon…

MOI: Hé! Fais gaffe!
KOUGA: Oh ça va, c’est pas ma faute!

Dès que j’avais repris le terrain nécessaire, j’ai enchaîné avec une onde de ténèbres; mon ennemi était en train de retomber après son saut très élevé, alors il ne pourrait pas esquiver! Assez sûre de moi, j’ai donc attaqué avec toute ma puissance… Mais il y eut un imprévu… Dans un bruissement sourd, des ailes d’un blanc pur sortirent dans le dos d’Anavär, lui permettant de remonter à toute vitesse, évitant facilement l’attaque…

KOUGA: Enfoiré! T’as aucun honneur ou quoi?!
ANAVÄR: Navré… Je ne puis me permettre un jeu équitable sur cette partie.
MOI (en même temps que j’envoyais une onde avec mon sabre): Alors moi non plus! Blue Fire!!!

Alors que les ténèbres lui arrivaient dessus par le haut, en ligne courbe, la boule bleue s’envola en flèche par le bas. Il était coincé entre deux feux!
Les énergies se frappèrent en une puissante explosion, créant un nuage de fumée noire. Il ne pouvait pas s’en être tiré indemne!

KOUGA: Tu l’as eu!
MOI: On dirait.

Notre joie fut malheureusement de coutre durée… Entraînant de la fumée derrière lui, un faucon blanc fendait le ciel…
Avec un cri aigu, il fit une ronde dans les airs et piqua sur nous à une allure indescriptible. Il passa si vite à coté de Kouga que celui-ci n’a même pas eu le temps de bouger. Une fine ligne rouge apparut alors sur sa joue.
D’un mouvement gracieux l’“oiseau” fit un tour, durant lequel il se transformait en un immense serpent luisant. Le reptile, toujours doté d’ailes, se précipita sur moi…
J’ai levé mon arme en mode défensif, mais alors, au dernier moment, il fit un virage très serré et fonça sur Kouga. Mon ami ne réussit pas à l’éviter, et le serpent s’enroula autour de lui, le serrant dans ses anneaux…

HAKKAKU (depuis sa cachette, plus loin): Chef!
GINTA: Non!
KOUGA: Lâche-moi, saloperie!

Le chef Yôrôzoku se débattait, mais à chaque fois qu’il bougeait, l’étreinte devenait plus forte, le faisant suffoquer. Il fallait que j’intervienne! J’ai donc sauté vers le cou d’Anavär, et j’ai frappé avec ma lame. Mais elle ne fit que rebondir dans un bruit cristallin…

ANAVÄR: Inutile. Sachez que mes écailles sont d’argent blanc des astres. Votre sabre ne peut les percer.

Il essaya de me mordre, alors que son corps allongé était toujours enroulé autours de Kouga. Mais soudain, alors que j’esquivais son attaque, il émit un sifflement de douleur. Nadir venait de le mordre! Et, contrairement à mon arme, les crocs de son frère pouvaient percer son armure d’écailles…
Il lâcha mon ami, qui vacilla en luttant pour reprendre son souffle, et reprit sa forme de loup. Du sang lui tâchait le pelage sur le coté droit du ventre…

ANAVÄR: Nadir…
NADIR: Ah, je suis désolé grand frère Anavär! Mais, je…
ANAVÄR: Ainsi, ta voie tu as choisi… Affronter mes aînés j’aurais pu, mes trois autres cadets également, même père s’il le fallait… Cependant, m’opposer à toi, le plus cher de mes frères…
NADIR: Je suis désolé… Moi non plus je ne le veux pas… Grand frère Anavär, viens avec nous!
KOUGA (ayant repris son souffle): Tu veux rire?! Pas besoin d’un autre fou dans le groupe!
NADIR: Mais Kouga…
MOI: Taisez-vous tous les deux. De toute façon, Anavär n’a pas l’air de vouloir se joindre à nous.
ANAVÄR: Vous voyez juste mademoiselle. Je ne puis me joindre à votre quête.
NADIR: Mais pourquoi?!
ANAVÄR: Plus aucun bonheur n’illumine ma vie… Ma parole j’ai donné, et je ne vais y faillir.
NADIR: Grand frère Anavär…
ANAVÄR: Nadir… Si à ce combat tu prends part, je crains que mon seul pouvoir ne soit suffisant…
NADIR (en faisant un pas en arrière): A-attends… Grand frère Anavär…tu ne vas pas…?
MOI: Il va invoquer! Reculez!!!

Je me suis retirée à bonne distance, tout comme mes deux amis qui se battaient à mes cotés…
Anavär s’entoura d’une aura bleutée, répandant de grandes quantités d’énergie…

ANAVÄR (avec les yeux fermés): Zue ni tsuaï ma… Anh da rui te sou ran zue. Dei ni ardeu eis, tou ni mei ma kaa te you… Zue ni kereu eis tsa, da zoï taï asau eis!!!

Un bruit strident résonna, en même temps que le ciel s’obscurcissait… Alors, au milieu des nuages, apparut un cercle de lumière formé par des motifs étranges. C’était un portail runique! Je n’en avais jamais vu avant cela, mais je savais qu’ils menaient à d’autres mondes, inconnus des youkaï et des humains…
Le cercle se brisa comme du verre, laissant apparaître une sorte de trou dans le ciel. A l’intérieur, il y avait une intense lumière bleue…
De la faille commença à sortir, lentement, une grande créature… C’était un dragon couleur saphir. Sur son dos, ses pattes, sa tête et son torse, il y avait de grosses plaques écailleuses qui étaient comme du cristal coloré. Ses ailes transparentes, comme celles d’une libellule, étaient traversées de multiples ondes aux couleurs vives de l’arc-en-ciel.

La bête magique sortit finalement en entier du passage, qui se referma directement, et atterrit près d’Anavär…

ANAVÄR: Voici le “Dragon Chantant”, bête mythique, bête mystique.
NADIR: Grand frère Anavär, tu ne vas pas faire ça?! Tu ne vas pas nous envoyer ce dragon?!
ANAVÄR:……… Saudaï.

Comme obéissant à ce mot unique, le dragon émit un son, une sorte de cri, qui m’a fait mal au crâne au point d’en être paralysée. J’ai mis mes mains sur mes oreilles, mais la douleur était quand-même forte au point que j’avais du mal à tenir debout… J’ai regardé mes amis; ils étaient dans la même situation que moi.

Profitant de notre confusion, le dragon décolla et piqua sur nous en émettant un bruit aigu. Cependant, ce n’était pas le même son insupportable qu’avant.
Dès que j’ai récupéré mes sens, je me suis jetée sur le coté pour éviter l’attaque. Kouga et Nadir en avaient fait de même… Mais comment battre Anavär maintenant que cette créature le protège?

Soudain, alors que je me remettais en position, Kotaro arriva à coté de moi. Il avait en main Tsuki, et semblait prêt pour la bagarre…

MOI: Kotaro? Qu’est-ce que tu fais?! Retourne te mettre à l’abri!
KOTARO: Pas question! Konoï, tu m’as appris à me battre, alors je ne vais pas rester en arrière quand vous avez besoin de renforts.

C’était dur à admettre, mais il avait bel et bien raison; juste à trois, nous ne pourrons pas gagner…
Nadir accourut vers nous…

NADIR: Konoï, ce dragon est très puissant. Il faut tenter une attaque conjointe!
MOI: Oui. Attaque avec ta capacité spéciale, et moi j’agirai avec les miennes.

Je me suis concentrée sur la Foudre du Blizzard, mon dernier saphir obtenu, afin d’activer son pouvoir… Quand j’ai senti que j’allais arriver à l’utiliser, quand j’ai entendu ces mots étrangers dans ma tête, j’ai tendu ma main en avant…

MOI: Freezing Gale!!!

Un vent puissant jaillit de ma paume ouverte, et enveloppa le dragon dans une tempête glacée. Il tomba au sol, sur ses quatre pattes, et remua la tête. Ses ailes, très fines, avaient gelé! J’ai alors poursuivi avec mes ténèbres, en même temps que Nadir lançait son faisceau de lumière stellaire.
Les deux coups frappèrent la cible, mais les effets étaient minimes. La bête prit son souffle, et cracha un rayon de lumière de toutes les couleurs.
Heureusement, l’attaque était facile à éviter…
Seulement, à force, nous fatiguions… Et alors que nous tentions de repousser le dragon, Anavär, lui, restait tranquillement derrière à observer…

Soudain, le dragon émit un autre de ces bruits stridents. Alors que je me retrouvais paralysée, il se mit à se précipiter sur moi!
Cette fois-là, j’avais vraiment cru que c’était la fin… Mai quelqu’un me poussa au sol à ce moment précis. Le dragon donna un coup de patte dans le vide, avant de reculer devant une attaque rapprochée de Kotaro.
Quand à moi…celui qui m’avait sauvée était Ginta. Il m’avait bousculée quand la bête attaquait, et maintenant nous étions tous les deux au sol…

MOI: Ginta… Merci.
GINTA (rougissant): Ah, euh… De rien.

Alors que nous nous relevions, le dragon se mit à avancer vers mon ami humain…

MOI: Recule Kotaro!
KOTARO: Non! Je ne veux plus être un trouillard! Alors qu’il me suive, et toi tu te chargeras d’Anavär!
HAKKAKU: Je vais t’aider!
GINTA: Moi aussi!

Avant que je ne puisse les arrêter, mes trois amis complètement inconscients étaient partis en courant, poursuivis par le grand dragon.
Kouga, Nadir et moi nous sommes alors tournés vers le loup ennemi. Il se tenait devant nous, mais quelque chose était étrange…
Kouga fonça dessus, mais alors qu’il assenait un coup de pied, Anavär disparut! Il ne s’était même pas téléporté; c’est simplement que ce que mon compagnon avait attaqué était une ombre, une simple illusion. De multiples copies de notre adversaire apparaissaient de toute part, nous attaquant furieusement avec des bras transformés en faux, en pattes griffues, en épées,…
Les attaques étaient certes bien plus faibles que celles de l’original, mais vu leur fréquence, ça devenait dangereux. Si nous nous laissions blesser plus longtemps, nous aurions du mal à continuer ce combat…
Alors que je m’étais retrouvée dos à dos avec Kouga, j’ai eu une idée…

MOI (chuchotant): Kouga, écoute-moi.
KOUGA: Quoi?
MOI: Essayez de les tenir loin de moi un instant. Si je me concentre, je devrais pouvoir détecter qui est le vrai.

Mon ami acquiesça, et passa le message à Nadir.
Ainsi, alors qu’ils occupaient les ombres, j’ai fermé les yeux et centré mon pouvoir… Une silhouette de lumière apparut devant mes paupières fermées… Alors, sans regarder, j’ai couru en avant, portant un coup d’estoc. J’avais réussi! Quand j’ai ouvert les yeux, les illusions avaient disparu, et Anavär tenait son bras blessé…

ANAVÄR: Vous êtes douée mademoiselle… Pour vous ma dernière carte je vais jouer.

Son saphir émit suffisamment d’énergie pour que le souffle soulève ses cheveux… La pierre brillait fort alors que notre ennemi changeait de forme.
Son corps devenait grand, très long… C’était devenu un magnifique dragon blanc! Il rugit en secouant la tête, et nous regarda de ses yeux bleus…

KOUGA (furieux): Encore un dragon?! Tu ne peux pas te battre de façon équitable?!
ANAVÄR: Je suis profondément navré de ne pouvoir vous affronter autrement. Mon honneur le désirerait, mais je ne puis guère me permettre de perdre.

Il fit une ronde dans les airs, et chuta en verticale sur nous, tendant une de ses pattes avant afin de porter un coup de griffe. Nous avons esquivé sur les cotés.
Le tout était de l’immobiliser un moment… Mais comment faire? Contrairement à sa bête invoquée, Anavär volait sans ailes, donc je ne pourrais pas utiliser ma nouvelle technique… Alors que je me demandais comment faire, il piqua de nouveau. Mais au moment où il s’apprêtait à porter son attaque, Nadir lui sauta dessus, et s’accrocha à sa tête avec ses crocs et ses griffes.
Lorsque les frères se débattaient dans ce combat très inégal, j’ai senti ma peau chauffer… L’autre pouvoir de Mâra!

MOI: Nadir, éloigne-toi!

Mon ami ne se posa pas de questions; il se décrocha de son frère, et atterrit dans les feuilles mortes.

MOI (tendant ma main): Thunder Arrow!!!

À mon appel, des flèches de foudre frappèrent mon ennemi, l’étourdissant. Ça l’obligea à se poser pour tenter de reprendre ses esprits… Mais je n’allais pas le laisser faire!
J’ai pointé mon sabre en avant, et j’ai couru, couru aussi vite que je le pouvais. À une seconde de l’impact, j’ai vu les yeux de mon ennemi se poser sur moi, et…… Kokoro no Yami avait pénétré la poitrine du demi-dieu, tellement profondément que j’ai du user de toute ma force pour le retirer. Quand la lame sortit, le sang coula à flots de la blessure ouverte. Mon adversaire tomba alors lourdement au sol…

NADIR: Non!!! Grand frère Anavär!!!

Alors que Nadir arrivait, son frère reprit sa forme originelle de grand loup blanc. Son pelage était collé par le sang, et sa respiration était bruyante…

NADIR (tentant de retenir ses larmes): Grand frère Anavär…
ANAVÄR: Ah… On dirait…que ma puissance n’était point suffisante pour vous battre… Mais ce n’est guère important. Ainsi en a voulu le Destin…
MOI: Te fous pas de moi!!!
KOUGA (surpris): Konoï? Qu’est-ce que t’as?
MOI: Pourquoi as-tu fait exprès de perdre?! Explique-toi!
NADIR: Quoi…? Ex-exprès?
ANAVÄR: Oh…alors…vous avez remarqué… Je ne me voyais plus le courage de vivre… Mais comment sans combattre aurais-je pu quitter ce monde?... Il n’y a plus honorable façon de partir, que lors d’un épique combat…
MOI: “Épique”?! Ça n’a rien d’épique; tu t’offres juste l’illusion d’un combat loyal! Mais si tu avais vraiment combattu, nous n’aurions eu aucune chance!
ANAVÄR: Peut-être…avez-vous raison… Mais même si tant est, il n’y a plus de retour pour moi…
NADIR: Grand frère Anavär…mais pourquoi?... Pourquoi Anavär?!
ANAVÄR: Je vous l’ai dis… la vie m’est devenue amère…… Mademoiselle? Pourrais-je savoir comment avez-vous compris…que je ne comptais guère triompher?
MOI: Ton dragon. Quand il attaquait, je trouvais que ses attaques étaient étrangement peu précises. Une créature invoquée sent les émotions de son maître. Il devait savoir que tu voulais perdre. Et puis…quand il a suivi mes amis… Tu peux l’appeler alors qu’il est dans un autre monde; ne me dis pas que tu ne pouvais pas le retenir de partir alors qu’il était à quelques mètres de toi!
ANAVÄR: Ah…vous êtes perspicace mademoiselle… Vous…vous ressemblez un peu à Salima…
MOI:…
ANAVÄR:…Je…je ne vois guère plus… Ceci, est vraiment…le point de non retour…
NADIR: Grand frère Anavär!
ANAVÄR: Je suis fier de toi, mon plus cher frère… Enfant du crépuscule et des étoiles… que le vent avec de la lumière inonde de ton cœur les voiles…
NADIR: Grand frère…

Anavär soupira profondément, et récita quelques lignes, d’une voix faible, presque inaudible… Je ne sais pas pourquoi, mais je n’arrive pas à les oublier…
“Belle fut l’histoire céleste
de mon cœur maintenant funeste…
C’était une douce enfant
dans de monde de duels et de sang…
Pure comme l’aube elle me regardait,
radieuse comme une fleur elle me souriait…
Ses sombres yeux rêveurs
n’étaient faits ni de haine ni de douleur…”

Avec une expression sereine, le troisième fils de Fenrir avait rendu son dernier soupir dans cette forêt, si loin du lieu qui l’a vu naître…


Au moment où les trois autres arrivaient, annonçant que le dragon invoqué était soudain reparti, il ne restait du loup divin que des milliers de petites lueurs, un bracelet en or et un ruban rose… Ainsi que le pouvoir du Mirage Chantant, maintenant en moi…

À la demande de Nadir, et aussi parce que moi aussi je le voulais, nous avons érigé un petit autel de pierre la où Anavär est mort, et nous y avons accroché le ruban…

MOI: Et ce bracelet? Qu’en fait-on?
NADIR (le regard triste): Le ruban était un cadeau que mon frère avait reçu de Salima… Quand à ce bracelet, il l’a pris sur son corps quand elle est morte…
GINTA: Hein? Pourquoi?
NADIR: Il était dans la famille de Salima depuis des générations… Elle disait qu’il abrite les esprits de ceux qui l’ont porté avant elle… J’imagine que c’est pour ça…
MOI: Ça semble logique…
NADIR: Konoï, je voudrais que tu le prennes.
MOI: Pardon? Mais pourquoi moi; c’est pas plutôt toi qui devrait le porter?
NADIR: Il a dit que tu ressemblais un peu à Salima… Ça lui aurait sûrement plu…

J’ai pris le bijou en main, et je l’ai regardé… Jamais je n’aurais cru que tuer un ennemi pouvait parfois être si douloureux… Et pourtant, j’aurais voulu que ça se passe autrement, qu’il n’ait pas fallu en arriver là…
Cependant, je savais bien qu’en réalité Anavär était mort il y a bien longtemps, en même temps que Salima…
Doucement, j’ai enfilé le bracelet à mon poignet gauche. Il était lourd… et encore chaud…
À ce moment-là, je me suis dit que, décidément, je suis toujours trop sensible. Que je devais devenir plus dure, encore et encore…






Et voila les amis, c’est fini pour cette histoire. Il ne reste plus que deux ennemis!
À bientôt……

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