Elle…



Les ténèbres, les malheurs, les sacrifices, pourquoi ? Elle, elle ne l’a pas compris, pour elle tout n’est que problème qu’elle n’accepte pas. Ses parents ne la comprennent plus, de toute façon elle ne parle plus. Elle a cessé de parler, il y a bien longtemps. Tout est noir pour elle, tout n’a plus d’importance.
Un jour elle rentra chez elle, comme à son habitude, seul. À son collège, elle n’adresse plus la parole à personne alors elle est mise à l’écart. Ses notes sont exécrables, mais les études ne l’intéressent pas. À cause de son regard que les autres élèves trouvent sévère elle est traitée de tous les noms dans son dos. Tout le monde lui tourne le dos.
Mais cette fois elle avait pris une décision. Plus personne ne voulait d’elle et elle ne le supportait plus. Mais pourquoi parler alors que personne ne l’écoute.
Aujourd’hui était son dernier jour de cour, ce soir elle ne fera pas ses devoirs, elle n’écoutera pas de la musique en continuant son blog. Son dernier article clos déjà sa vie. En entrant chez elle, elle pose son sac dans sa chambre et prépare son sac pour le lendemain. Elle prend une feuille simple de cour, son stylo plume. Tout dans sa chambre lui rappelle des mauvais souvenirs, elle hait sa chambre. Mais devant sa feuille vierge elle ne sait par où commencer. Elle s’adosse au dossier de sa chaise de bureau et regarde le plafond à la recherche de l’inspiration.
Elle regarde sa montre, dans trois heures sa mère rentrera énervée de son travail, préparera le dîner comme si de rien était et une heure plus tard son père rentrera fatigué de son travail et s’affaissera sur un fauteuil. Puis une longue et bruyante dispute commencera entre son père et sa mère. Quand elle ira leur dire bonjour, elle deviendra la cause de leur dispute, par ses notes, par son manque de paroles…

« Chère parents,
Il me manque les mots pour vous dire ce que je ressens mais pourquoi vous en parler, ça n’a plus d’importance. Si vous vous demandez ce qui m’est arrivé souvenez-vous des discutions que nous n’avons pas eu, de l’aide que vous auriez pu m’apportez, de l’amour que j’attendais de vous… Vous l’ignorez et c’est là le problème. Mes notes, voilà tous ce qui vous préoccupe. J’ai cru qu’un jour vous changeriez pour me montrer ne serais-ce qu’un peu que vous pensiez à moi. J’ai eu tort, mais je ne vous en veux pas d’avoir penser à votre triste vie. Je n’ai aucun regret pour mon geste, tout n’est plus important. Je l’ai tant souhaité, j’espère juste ne pas trop bouleverser votre vie quotidienne. Faites ce que vous voulez de mes affaires, je ne vous impose pas de garder de souvenir de moi mais laissez-moi juste la photo du jour de ma naissance, le seul moment où nous avons été heureux ensemble. Je ne prendrais pas plus de place sur cette feuille pour vous dire combien j’ai espéré que vous m’aimiez un peu.
Au revoir, très chères parents… »

Elle posa son stylo, il n’y avait plus rien à ajouter. Elle ne regrette pas son choix. Tout est prévu. Elle prend juste la photo qu’elle aime tant et va dans la cuisine, ça ne se passera pas ici.
Elle ouvre la porte d’entrer et jette un dernier regard sur l’appartement de ses parents. Elle ne prend pas la peine de s’encombrer de son manteau malgré le froid du mois de Janvier. Elle referme la porte à clé. Elle traverse la ville en serrant très fort contre elle sa photo. Elle repense à sa dernière lettre, elle l’a laissé dans sa chambre, peut-être aurait elle du y mettre un peu plus de sentiment. C’est maintenant trop tard, elle n’y rentrera plus jamais…
Après être sorti de la ville, elle se dirige vers le bois qu’elle préfère. Le seul endroit où elle se sent heureuse. Tout au fin fond du bois, elle marche lentement, rien ne sert de courir, cela ne changera rien. Elle a tout ce qu’il lui faut. Bientôt plus personne ne se souviendra d’elle, de son visage, de ses notes, de son existence… Elle arrive près de son arbre à elle, le plus massif du bois mais aussi le plus beau.
Elle s’assoit par terre, dans les feuilles mortes et la neige. Elle a froid, mais peu importe. Elle regarde une dernière fois sa photo. Le sourire de ses parents, elle ne l’a vu que sur cette photo. Elle veut crier, mais elle risquerait d’attirer des personnes, elle pleure doucement son désespoir. Seule, elle est toute seule dans son désespoir. Elle veut commencer. Elle prend ce qu’elle a pris dans la cuisine, un couteau. Elle frissonne, mais a chaud au cœur. Elle fait une dernière prière sans voix, elle est calme.
La lame est froide, son sang chaud. Décidée, elle enfonce doucement le lame dans sa peau. La vaine est sectionnée. Le sang coule abondamment. Elle se dit que c’est la seule chose qu’elle aura réussie de sa vie. Une marre de sang commence à se former sous son corps étendu aux pieds de l’arbre. Ses habits noirs son humide à cause de la neige mais elle ne le sent même pas. Elle est enfin heureuse de partir, d’en finir, mais si triste que personne n’est jamais compris son cœur.
Tant pis, elle partira comme elle est venue, en silence. Son cœur ralentit, la fin approche. Elle n’a pas peur de tout ça. Elle ne sait pas comment tous ça va se passer, mais elle a confiance. Sa vie la quitte tout doucement, son sang commence à geler dans la neige rouge. Elle sert une dernière fois sa photo contre son cœur presque arrêter. Puis elle ferme les yeux pour toujours…
Le soir, sa mère rentra bien énervée, elle prépara le dîner normalement, la dispute des deux époux eut lieu et ils allèrent se coucher sans s’apercevoir de rien.
Le lendemain chacun parti travailler. Ce fut dans la journée que le gardien du parc découvrit son corps. La neige rouge autour du corps était également couverte de larme silencieuse. Il appela une ambulance mais c’était trop tard.
Les parents furent prévenus vers midi. Le père fut seulement surpris et choqué, la mère fut pratiquement indifférente en apparence, mais son sang se glaça. Elle pleura quand elle fut seule. Son mari la rejoignit plus tard et ils pleurèrent ensemble.
Elle fut enterrer simplement et sans grande émotion. Aucun ami ne vint, seul des collègues de travail des parents et ces derniers furent présents. Personne d’autre ne se préoccupa de ce qui s’était passé.
Une semaine après sa mère découvrit la lettre. Elle la déchira et elle et son mari vendirent toutes ses affaires, sauf une photo qu’ils avaient laissé avec son corps, celle du jour de sa naissance. Le plus beau jour de leur vie. La vie reprit son cour normal, les parents finirent par divorcé et vivre chacun de leur côtés. Ils se remarièrent et eurent d’autres enfants…


Ainsi elle est morte dans l’ignorance et la solitude la plus complète. Elle avait seulement 14 ans et était en 3°. Elle avait toute sa vie devant elle. À bout de force, elle a tout quitté. Peut-être que si elle avait eu de l’aide, elle ne l’aurait pas fait et aurait pu vivre heureuse avec ses parents, se marier et avoir des enfants.
Ne laissez jamais des problèmes vous détruire. Parlez-en, aussi difficile que cela puisse être. Pour elle s’est trop tard, mais pour d’autre tout est encore possible. Faites confiance aux autres.

« Elle est enfin heureuse de partir, d’en finir, mais si triste que personne n’est jamais compris son cœur. »


Fin