Résumé de la première partie : Gorn Valim poursuit sa quête interminable des origines de sa mystérieuse et néanmoins grotesque armure jaune. Il cherche en l'occurrence à savoir si, par hasard, elle ne serait pas bénie des dieux. Ayant loupé les cours de catéchisme, Gorn ne sait pas vraiment à qui s'adresser. Le prêtre de Trigorn lui indique le Temple du Savoir.


Sarosa, 23e jour d'Amoria, 1237

Cette année-là, Blasdon avait été d'une douceur exceptionnelle. Le soleil se couchait sur le village tumultueux de Sarosa, mais les femmes qui attendaient devant la caserne ne semblaient pas souffrir du froid nocturne et mordant censé devancer Lanjis.

Gorn Valim n'avait cure des rigueurs du climat. Il avait découvert depuis longtemps que son armure jaune lui permettait d'éviter le froid de l'hiver comme les chaleurs intenses de l'été ou, à plus forte raison, des déserts. C'était là un autre de ses pouvoirs mystérieux, et l'évoquer l'encourageait à pousser ses investigations plus avant.

En se frayant un chemin parmi le groupe de femmes, Gorn entendit leurs conversations, bien malgré lui (car, en preux chevalier qu'il était, il n'était pas dans ses habitudes d'écouter aux portes, non non).

Mère de famille aux atours mauves - Et le vôtre est en quelle classe ?

Mère de famille longiliforme - Il a hélas redoublé les cours de RP. Pour "pyromanie abusive", d'après le professeur.

Mère de famille rondouillarde - Hé oui, mais que voulez-vous, son père voit en lui un grand réputeur, il fallait le voir manier son hochet Legacy...

Mère de famille demi-elfe - Une future légende, ma fille ! Elle a tué son premier blob avant de savoir marcher !

Mère de famille au visage couturé de cicatrices récentes - Hé bien, la mienne, son premier mot a été "go !" Vous allez voir, elle va être au top du classement réputation.

Gorn, finalement, entra dans la caserne, plus communément appelée "BZ" par les aficionados (et ils étaient nombreux, une grande partie de la population de Vesperae étant passée par là). C'est une véritable nostalgie qui, tout à coup, envahit l'esprit embrumé de notre chevalier ! Certes, il était déjà revenu en cet endroit aux murs chargés de souvenirs universels. Il y avait engagé ses meilleures recrues. Mais la caserne avait ce jour-là un parfum nouveau, car Gorn était en quête de connaissance... Il retrouvait brusquement l'humilité qu'il avait perdue à coups de level ups.

La BZ n'avait guère changé. Les mêmes ornements vieillots passés et repassés par les ans. Les mêmes gardes, plantés aux coins des mêmes couloirs, satisfaits de leurs conditions de travail plutôt tranquilles. Les mêmes tapis élimés par le passage de dizaines de milliers de guerriers, dont beaucoup avaient depuis, hélas, trouvé la mort.

On indiqua au chevalier le chemin du Temple du Savoir. Non pas qu'il fût perdu, mais les couloirs de la BZ étaient parcourus par des bonnes âmes toujours prêtes à aider les apprentis aventuriers et à les recruter dans le même mouvement. Sans doute l'air candide de Gorn le faisait confondre avec un aventurier débutant, à moins que cela eût quelque chose à voir avec sa tenue vestimentaire. Quoi qu'il en soit, notre chevalier parvint jusqu'à l'arène où des blobs se faisaient massacrer par des meutes vociférantes d'écoliers aux instincts sanguinaires. Il s'y fraya un chemin et poursuivit le sien, passant devant un individu que nous connaissons bien.

Grand, aux larges épaules, Roberto était chargé d'accueillir les jeunes recrues, et à les diriger vers les différentes étapes de l'apprentissage de la dure vie d'aventurier. De nombreuses légendes couraient à son sujet. On disait qu'il s'agissait d'un vétéran de la Guerre des 4 Vallées. D'autres voyaient en lui un planqué qui avait découvert une combine pour passer une vie pépère. Certains parmi les plus cyniques pensaient qu'il aimait regarder défiler devant lui les jeunes et jolies aventurières. On prétendait même qu'il s'agissait d'un nain, bien qu'il l'eût toujours démenti. Il est vrai que sa longue et large barbe et son ventre rebondi pouvaient prêter à confusion.

Il était pour l'heure penché à confectionner un élément de décor, avec une concentration extrême, le bout de sa langue dépassant de ses poils de barbe.

Gorn Valim - Hé, bonjour, M'sieur Roberto !

Roberto - Qui, que quoi ? T'es paumé ? Tu veux visiter le temple du savoir ? Sinon, tu prends la porte de gauche.

Gorn Valim - Non, non, c'est bon, j'ai déjà fait tout ça... Vous ne vous souvenez pas de moi ?

Roberto regarda le chevalier jaune en fronçant ses épais sourcils.

Roberto - M'étonnerait... Un loustic comme toi, on l'retient. Persistance rétinienne.

Gorn Valim - C'est que, à l'époque, je n'avais pas encore cette armure... J'étais un jeune guerrier comme les autres. Pour faire style, je m'étais teint les cheveux en bleu... C'était en Kitisbé 1236, la mode était au bleu, c'était l'époque des guildes peace and blob...

Roberto - *hausse les épaules* Peut-être... Tu sais, j'en ai vu des gens. Tu trouves ça comment ?

Il exhiba alors l'objet sur lequel il était occupé : une couronne de sapin autour de laquelle il enroulait un ruban rouge.

Gorn Valim - Euh... C'est joli...

Roberto - Vrai ? C'est pour Noël. Faut décorer. Paraît que même les grenouilles renégates décorent leur repaire près de Coacville. Alors faut bien s'y mettre nous aussi !

Gorn Valim - C'est vrai. Eh bien bon courage, alors, m'sieur Roberto !

Roberto - Salut gars. N'oublie pas : la porte de gauche !

Gorn Valim - Oui oui...

Gorn prit congé de Roberto ("il commence à se faire vieux", se disait-il) et se rendit donc, au Temple du Savoir.

Ici, l'ambiance était plus sereine. Plus sereine et en même temps plus électrique. Un parfum d'impatience flottait dans l'air.

Car les recrues, éblouies par la promesse de Connaissance Ultime que recelait le Temple du Savoir, déchantaient vite lorsqu'elles s'apercevaient des efforts qu'elles devaient déployer pour pouvoir l'acquérir. Il fallait les voir, ces aventuriers ! Avides d'en découdre avec les monstres de Vesperae, ils assistaient aux cours du mentor avec un intérêt tout relatif, la tête pleine de leurs exploits futurs. Pressés d'avoir un aperçu du monde extérieur, ils ne jetaient qu'un œil distrait aux cartes et autres planisphères qui ornaient les murs, méprisant ce monde qu'ils brûlaient de conquérir. Fébriles dans leur soif de pouvoir convoler en justes noces, ils bavaient devant la jeune mariée qui leur expliquait son rôle, en ignorant superbement le barde, le renard et le guerrier.
Et les couloirs étaient pleins de ces jeunes garçons et de ces jeunes filles qui couraient en tous sens ; car ils avaient beau retourner les rayonnages de la bibliothèque dans tous les sens, ils ne parvenaient pas à retrouver la sortie.

Gorn passa au travers de tout cela avec une indifférence qui ne lui était pas coutumière. D'habitude, il s'arrêtait volontiers afin d'aider un jeune concitoyen. Mais ce jour là, il avait l'esprit ailleurs, il était lui-même bouillonnant d'impatience, en quête de réponses à ses nombreuses questions. Ce qui l'intéressait était le temple du Temple, le saint des saints de la connaissance. D'une architecture moderne et spectaculaire, la nef accueillait la lumière du savoir, qui scintillait de mille feux et se posait en lueurs chatoyantes sur les dorures et les enluminures qui composaient la pièce avec harmonie. Il y avait là plusieurs professeurs qui s'en donnaient à cœur joie dans leur prosélytisme. En effet, ils n'y allaient pas de main-morte pour épater la galerie et gagner une recrue à la cause de leurs dieux.

Gorn fut accueilli par un éclair retentissant qui lui fit dresser les cheveux sur la tête.

Mage lanceur d'éclairs - Ha HA ! Plein la vue ! C'est géant, hein ? Eclairs certifiés THX ! Ecoute-moi ce sound !

-BAOUM-

Gorn Valim - Oui, euh, c'est renversant. Dites, je voudrais un petit renseignement...

Jeune elfe - Ne l'écoute pas, grand et noble guerrier. Ce magicien pervertit la nature de notre déesse mère Danava. Rejoins l'assemblée de ses fidèles, mets-toi des fleurs dans les cheveux et, les poches pleines d'herbe de guérison, promène-toi dans les bois, nu comme au premier jour...

Gorn Valim - Euh...

Marine - La nature est trop faible devant l'humanité. Elle brûle face aux querelles stériles qu'entre eux les hommes se livrent. Honore Aariba, et aide-nous à faire régner l'entente et la paix...

Gorn Valim - Je ne demande pas mieux, mais pour l'heure...

Vieillard - L'heure, dis-tu ? Quelle heure est-il ? Sûrement trop tard. Comme le temps passe ! Déjà une seconde de perdue. Ah, une autre ! Et encore une ! Comment faire ? Argh, encore une !

Gorn Valim - Pourriez-vous me renseigner au sujet de...

Vieillard - Pas le temps ! Pas le temps !

Vieille femme - Bah, laisse jacasser ce vieux fou. Qu'est-ce que tu veux savoir, jouvenceau ?

Gorn Valim - Bonjour Madame. Je voudrais savoir si mon armure était bénie. On m'a dit qu'ici je le saurais...

La vieille femme posa une main décharnée sur l'épaule de Gorn, qui frémit à son contact.

Vieille femme - Une armure, hein ? *rit en sifflant, soudain inquiétante* Pourquoi en as-tu besoin ? Crois-tu défier la mort longtemps ? Quand ton temps sera venu, aucune armure ne pourra dévier la lame qui te sera destinée. N'es-tu pas impatient de quitter ton corps et de voler, libre, guidé par Vanilius dans l'au-delà ?

Gorn Valim - Pas vraiment, non... *avale sa salive*

Armure cliquetante - Ha ha ! La vioque t'ennuie, jeune recrue ? Fous-y un coup de heaume ! Elle demande que ça. *se frappe la poitrine dans un blonk retentissant* Moi, j'en ai eu des bouts d'ferraille dans l'corps ! Et j'suis toujours là ! Epée au clair, dressé devant mes ennemis, la lame sanglante. Et c'te grosse armure qui m'protège. Ah ! Les chocs des armures ! Le bruit des armes ! Les cris des combattants ! Ya qu'ça d'beau ! Et toi ? Tu ne rêves pas de plastrons rutilants, de jambières dorées, de heaumes avec plein d'plumes ?

Gorn Valim - À vrai dire, mon armure de cuir me convient assez. Et je suis chevalier, je ne suis pas un apprenti aventurier...

Chevalier - Ô comparse ! Tes mots m'emplissent de joie.

Un chevalier, à l'allure altière, bien que vêtu simplement, donna une bourrade à Gorn avec un tel entrain viril que celui-ci se retrouva à terre. Mais le nouveau venu s'était déjà tourné vers l'armure cliquetante.

Chevalier - *à l'homme en armure cliquetante* Je ne cesse d'aller au bout de ma quête, laquelle consiste à te faire entendre raison. L'habit ne fait pas le moine, et l'armure ne fait pas le chevalier. Retourne donc adorer ta déesse en tablier blanc, péquenot.

Armure cliquetante - De quoi ? Une insulte ? Tu veux que je t'égorge, pourceau nauséabond ?

Chevalier - Ravale tes paroles, brute stupide, ou je te répands les tripes.

Armure cliquetante - Sale larve verruqueuse qui fait pshit !

Chevalier - Rustre félon !

Armure cliquetante - Viens-y donc, bâtard démonophile !

Chevalier - Fieffé coquin ! Es-tu prêt à défendre ton honneur ? *soufflette dans un geste théâtral*

-bonk-

Armure cliquetante - Mouhaha ! En arène ! En arène !

Les deux guerriers sortirent précipitamment, la main déjà sur le pommeau de leur épée. En les suivant des yeux, Gorn tomba sur un petit garçon qui le regardait. Et, derrière lui, une petite fille.

Petit garçon - Elle est vachement chouette ton armure.

Gorn Valim - Merci.

Petit garçon - C'est de l'or ?

Gorn Valim - Non, mon garçon, du cuir.

Petit garçon - Du cuir de vache ?

Gorn Valim - Euh, non... À vrai dire, je ne sais pas de quel animal ça vient...

Petit garçon - Coooooool... C'est p'tet un dragon qui pète des flammes et tout... Trop d'enfer ça tue sa mère !

Petite fille - Et c'est quoi, la grosse trace noire au milieu ?

Gorn Valim - Eh bien, c'est une longue histoire...

Gorn sourit aux deux enfants et s'assit à côté d'eux. Au loin, une musique doucement évocatrice commença à résonner.

Gorn Valim - Un jour que je me promenais dans les rues infestées de vermines de Trigorn, je tombai sur un démon.

Petit garçon - Oooooohhhh...

-la musique continue-

Gorn Valim - Depuis le complot de l'Insurrection et le siège de l'Armée Royale, la ville était infestée de ces créatures. Et celui-ci se promenait, à l'air libre, comme en territoire conquis... Il posait son regard ardent sur les honnêtes citoyens, défiant quiconque de, euh... le défier. Alors, n'écoutant que mon courage et mon honneur de chevalier, je dégainai mon épée et...

Petit garçon - *les yeux brillants* Une épée magique ? Qui lançait des flammes et tout ?

Gorn Valim - Euh, non, une épée Revenge normale... Donc, je dégainai mon épée et le combattis ! Et je le reconnus, il s'agissait du notoire, terrible et sanguinaire 0d1n !

Petite fille - *bâille*

Gorn Valim - Mais le démon était fort, très fort ! Il évita mes coups pourtant adroits et puissants, et me lança un terrible sortilège ! Une boule noire apparut dans sa main. Il la projeta avec une force inouïe et elle me toucha en pleine poitrine... Et depuis j'ai cette marque noire et indélébile.

Petit garçon - Trop cooooool ... Comment ça fait trop tripper sa mère !

Petite fille - *ronfle*

Gorn Valim - Ah ben elle dort. *se retourne vers le fond du temple* C'EST L'AUTRE, LÀ, DERRIÈRE, AVEC SA BERCEUSE QUI GASPILLE MON ÉPOPÉE ROMANESQUE !!!

Le musicien s'interrompit au milieu de sa mesure.

Musicien - Rhoo, mais ma ballade impromptue soulignait le caractère picaresque de vos rencontres avec les démons...

Démon - Mouhahahaha...

Gorn se leva précipitamment en reconnaissant ce rire caractéristique d'une certaine tournure d'esprit. Une silhouette humaine, entièrement revêtue d'une cape noire, le toisait, le visage à moitié dissimulé et dont on ne devinait que le rictus sardonique.

Gorn Valim - Ya un problème ?!!! J'suis pas d'bonne humeur, aujourd'hui.

Démon - Mouhéhéhé. Tu devrais avoir honte, mentir à des enfants...

Gorn Valim - Mentir ? Mais non ! J'ai vraiment combattu un démon et tout ! Et plusieurs fois, en plus. Enfin, pas toujours le même, euh... *se redresse fièrement* De temps en temps, je change.

Démon - Faire croire que ta tache de graisse provient d'une boule du chaos, c'est un peu limite quand même. C'est bien, Demonio aime les menteurs... Rejoins-nous...

Gorn Valim - *tape du pied* Mais c'est vrai, cornegilouille ! Tu ne me crois pas, vile créature infernale ? Alors je te défie. Viens ! Touche mon armure, tu vas voir ! Tu vas être surpris.

Démon - Mouhahaha. D'accord.

Le démon descendit les quelques marches de l'estrade et traversa le temple. Gorn restait planté là, bombant le torse. Le démon tendit une main vers le pectoral jaune, et l'effleura.

Rien ne se produisit.

Démon - Alors ?

Gorn Valim - Euh... Retouchez, un coup...

Le démon mit sa main à plat sur la poitrine de Gorn.

Démon - Suis-je censé me réduire en cendres ?

Gorn Valim - Euh, presque... *fronce les sourcils* Enfin, oui en fait. C'est bizarre, ça marchait bien jusqu'à présent.

Démon - Mouhahaha. Retourne à tes contes de fées, chevaliers. Ce monde n'est pas fait pour toi. Vesperae est sous la coupe de Demonio, et tout va de mal en pis... Le merveilleux a quitté ces terres depuis belle lurette...

Gorn, un peu ébranlé, se décomposait littéralement. Que valait donc cette quête si l'armure était en train de perdre son pouvoir ? Dire qu'en plus celui-ci n'avait pour ainsi dire jamais servi ! Les seuls démons mineurs qui l'avaient approché avaient ressenti une vive douleur, et seul ce Rufus, un prince démon très haut placé, qu'il avait rencontré au cœur même des Enfers(1), avait subi de plein fouet le pouvoir de l'armure et avait disparu dans un nuage de cendres. Peut-être cela avait-il épuisé le potentiel magique de l'armure jaune ?

Gorn fit demi-tour et se dirigea vers la sortie. Il croisa un homme-grenouille, le dernier des "prêtres" de ce temple du savoir.

Gorn Valim - Je suppose que vous ne saurez pas me renseigner non plus...

Homme-grenouille - Coâ ?!! C'est coâ ces préjugés racistes ! Xénophobe ! Anacoluthe ! Hypocondriaque !

Gorn Valim - Ça veut dire quoi ?

Homme-grenouille - Je sais pâ. Mais çâ sonne bien.

Gorn Valim - Bon alors, vous pouvez me renseigner ? Me dire si mon armure est bénie ? Une simple identification, nom d'un blob.

Homme-grenouille - Euh, non je sais pâ faire.

Gorn soupira et partit d'un pas traînant, découragé. Mais l'homme-grenouille le rappela.

Homme-grenouille - Mais je connais quelqu'un qui pourrâ, coâ ! C'lui qui était lâ avant moâ. Le démonstrâtionneur de Zandâros. Un ermite du nom de Bernârd.

Gorn Valim - Bernard ? Bernard, euh... l’ermite? *se gratte le cuir chevelu*

Homme-grenouille - Oui. Il â - 'fin, il âvait, il est peut-être mort, on n'â plus d'nouvelles - un sens de l'humour assez pâthétatique. Et puis, son vrai nom, c'tait Hégésippe, c'tait dur à porter.

Gorn Valim - Oui, enfin, il y a pire. J'en connais qui ont des noms tellement compliqués que personne ne leur adresse de message.

Homme-grenouille - Bref, ce Bernârd, c'était kèkchose. Il en âvait du savoâr. Il connaissait la Diliâ sur le bout des doâ. Et tout ce qui s'rapporte aux dieux et tout. Il pourrâ vous l'dire, si votre armûre elle est bénite ou pâte. Il était lâ au tout début du temple - c'est tout récent, coâ, le temple.

Gorn Valim - En effet, la première fois que je l'ai visité, c'était bien après que je sois sorti de cette même caserne... Cet ermite, alors, je peux le trouver où ?

Homme-grenouille - Il est pârti à Naep, ou Lhynn, enfin dans c'coin-lâ. *agite sa main dans la direction approximative*

Gorn Valim - Bon, eh bien, je n'ai plus qu'à y aller... *soupire*

Homme-grenouille - Ben désespitère pâs, coâ. Tu vâs trouver ce qu'elle veut dire, ton ârmure...

Gorn Valim - C'est pas ça, mais j'ai l'impression qu'elle marche pas aussi bien qu'avant...

Homme-grenouille - C'est l'démon qui t'fait dire çâ ? *désigne l'encapé du goître* J'ai tout vu. Bâh, te quéquète pas, c'pâs un démon !

Gorn Valim - Ah bon ?

Homme-grenouille - Coâ ! C't'un comédien, employé par l'temple du savoir. Il â un contrât d'intermitâttent du spectâcle.

Gorn Valim - *rasséréné* Ah, j'ai eu peur un instant que ma quête était vouée à l'échec ! À quoi bon, une armure bénie, si les effets de sa bénédiction s'estompent ?

Homme-grenouille - Fo pas toujours s'filier aux appâratrances, chevâlier *essaie de cligner de l'œil avec les deux yeux en même temps* Et puis, les gâmins, c'est pas des vrais non plus...


À SUIVRE...

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(1) Rufus Falihndroth Umenar Maphar Un'gelès, Seigneur-Démon, Prince du Troisième Cercle, aussi connu sous le nom de "Satyre au Gourdin".