Resume : Paul Bonner est une énigme.
Sa peinture est bien sûr exquise, un curieux mélange d'anecdotique et de sérieux, de mortellement sérieux même.
Ses paysages sont magnifiques, des horizons qui se fondent en une poudre bleue, des ombres mystérieuses et inquiètantes. Des paysages presque familiers, de ceux que l'on admire en randonnée ou assis sur un caillou au bord du chemin. Les habitants de ces paysages, par contre, ne sont pas de ceux que l'on souhaiterait croiser sur un sentier étroit ou à la nuit tombée...
Les peintures de Paul Bonner ont cette curieuse étincelle de vie, et donnent le sentiment de raconter un instant particulier, une situation sur le point de se résoudre... ou de dégénérer. On retrouve chez lui un peu de ces grands peintres de fantasy : l'atmosphère des forêts nordiques de John Bauer, quelque chose dans le profil des trolls de Brian Froud, la folie d'un Franck Frazetta, les muscles d'un Simon Bisley, la poésie d'un Arthur Rackham...
Mais les peintures de Paul Bonner sont avant tout uniques, la vision de l'artiste seul. Une fantasy consciente de sa propre existence, la minutie apportée aux détails, la fonctionnalité des accessoires, des armes et des armures. Ce monde peint acquiert sa propre autonomie.
Paul Bonner est une énigme, et en plus il peint avec des pinceaux et utilise des pigments qui ne proviennent pas d'un logiciel. |